SA MAJESTE DES MOUCHES
de William Golding
31 mars, 1/6/7 avril 2017
"Sa Majesté des Mouches"
Histoire d'un groupe d'écoliers livrés à eux-mêmes sur une île déserte du Pacifique durant la Deuxième Guerre mondiale.
Avec Sa Majesté des mouches, antiroman d’aventures glaçant, William Golding dynamitait les mythes de l’innocence enfantine et les vertus supposées de la civilisation.
L’enfance blonde, le soleil, la mer et une terre vierge : pour tirer de ces prémices un roman destiné à ficher une frousse bleue à des générations de lecteurs, il fallait un écrivain hanté par d’assez vilains démons. Un écrivain dépourvu d’illusions sur lui-même (“J’ai toujours compris les nazis, parce que par ma nature, je ne suis guère éloigné d’eux”, devait-il déclarer), animé par une haine de classe explosive (prof dans un lycée prolétaire, il rêvait de se procurer “quelques tonnes de TNT” et de faire sauter Eton, l’école privée la plus aristocratique d’Angleterre) et néanmoins promis à décrocher un prix Nobel de littérature entièrement mérité.
Car, à défaut de faire voler en éclats un pilier de l’establishment britannique, William Golding a, en 1954, dynamité les mythes de l’innocence enfantine et de l’indestructibilité de la civilisation européenne. Et, ce faisant, signé avec Sa Majesté des mouches une anti-utopie radicale, dont la capacité à distiller de l’effroi peut aisément rivaliser avec celle du 1984 de George Orwell, publié six ans plus tôt. (...)
in Les Inrocks “Sa majesté des mouches”, antiroman d’aventures glaçant